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Accident musculaire

Trop souvent réduit aux termes de « déchirures musculaires », les accidents musculaires sont des processus complexes au plan de leurs modes de survenues comme au plan de la complexité de leurs prises en charge.

Nous considérons dans cette succincte note d’information les accidents survenant sur les fibres musculaires. Des différences existent lorsque les accidents touchent les aponévroses ou les espaces inter-aponévrotique, les jonctions myotendineuses et les tendons. Bien-sûr, pour celles-ci nous sommes à vos dispositions.

Comment classer les accidents musculaires en fonction de leurs mécanismes lésionnels et quelques fois de leurs gravités potentielles ?

Deux grands mécanismes lésionnels doivent être considérés initialement.

  • Le premier est le mécanisme lésionnel par choc direct, par exemples entre deux joueurs (coup de jambon) ou entre un joueur et un objet dur (crampon, poteau...). Selon les statistiques, on considère que ces accidents ne représentent que 5 à 10% des accidents. Ils sont pour autant des accidents sérieux, aux conséquences majeures s’ils ne sont pas correctement pris en charge.
  • Le deuxième est le mécanisme lésionnel par choc indirect, par exemples lors d’une accélération, d’une impulsion ou d’une réception de sauts, d’un shoot violent ou manqué ou d’un changement brutal de direction. Ces accidents sont les plus nombreux. Ils peuvent être simples ou compliqués dans leurs prises en charge.

Quelles sont les causes connues d’un accident musculaire ?

Les causes d’un accident musculaire sont plurifactorielles mais certaines d’entre elles sont désormais mieux décrites au plan de la littérature scientifique. L’absence ou l’insuffisance de l’échauffement, la fatigue, une mauvaise préparation physique, l’absence de suivi de chaque blessure ou douleur mais également du matériel inadapté ou un habillement et des protections inadéquates, la prise d’anabolisants, le manque de souplesse, une kinésithérapie insuffisante, non fonctionnelle ou mal conduite, une musculation excessive et mal contrôlée sont autant de causes susceptibles d’intervenir dans la survenue de ces accidents.

Après l’accident,  quelle est la réaction biologique du muscle et pourquoi est-il important de la comprendre ?

  • Le site lésé est envahi par des cellules qui nettoient les fibres musculaires détruites, il s’agit de la réaction inflammatoire qu’il convient donc de ne pas bloquer par une prise d’AINS systématique
  • Les cellules périphériques en attente s’activent pour prolifération et fusionner en ligne. Ces cellules souches sont à l’origine des futures nouvelles fibres musculaires
  • Formation du tissu cicatriciel de type conjonctif et de fait, d’un tissu moins souple que le tissu originel

 

 

 

 

Lorsque le diagnostic s’affine, les accidents musculaires peuvent être classés selon trois grands types :

 

  • L'ÉLONGATION : accident le plus souvent bénin correspondant un allongement « excessif » de quelques fibres musculaires sans que celles-ci soient déchirées.
  • La DÉCHIRURE: accident qui peut être mineur ou majeur en fonction du nombre de fibres touchées  mais également en fonction des tissus touchés (tissu musculaire, aponévrotique). Un hématome peut être apparent ou pas initialement, il n’est pas toujours en regard de la lésion. Une dépression, un creux à la palpation peut également être présent.
  • La RUPTURE partielle ou totale : rupture visible d'une partie ou de tout le muscle.

 

Un très grand nombre de classification de ces lésions est actuellement proposé, certains proposant également pour chaque type, des grades de gravité. En pratique, la classification exacte de chaque lésion est très complexe et surtout, sauf dans des cas extrêmes rares, ne permet pas de prédire le nombre de semaines d’indisponibilité pour la pratique sportive. Ces classifications ne permettent pas non plus de prédire l’évolution précise de certaines lésions, notamment inter-aponévrotiques, qu’il convient de surveiller régulièrement.

 

Quelles sont les recommandations à suivre en cas d’accident musculaire ?

 

  • Lorsqu'un accident musculaire, même minime, survient, il est important d'arrêter immédiatement toute activité physique, de ne jamais masser le muscle au risque d’augmenter le nombre de complications.
  • De glacer rapidement le site de la lésion
  • De se rendre en consultation, chez un médecin connaissant ses lésions ou qui pourra vous référer vers un spécialiste de celles-ci.

 

Le médecin précisera le diagnostic ; "claquage de la cuisse" n'est pas suffisant, il est au minimum nécessaire de préciser le muscle atteint, la gravité de l'accident et l’ensemble tissus touchés, la présence d’hématome interne et sa localisation. Il sera également nécessaire d’éliminer une autre pathologie (rupture tendineuse...).

 

Chez l’adulte, les examens radiographiques ont le plus souvent très peu d’intérêts comparativement aux examens échographiques.

Chez l’enfant et l'adolescent, les examens radiographiques peuvent avoir davantage d’intérêts, notamment pour éliminer un arrachement de l'attache du muscle sur l'os qui ressemble à un banal accident musculaire mais qui a une très mauvaise évolution s'il n'est pas diagnostiqué à temps.

 

Quel est le traitement ?

 

Le traitement individualisé et optimalisé en fonction du mécanisme lésionnel et de l’ensemble des caractéristiques de chaque lésion ne peut être établi que par une équipe avertie (Médecin-Kinésithérapeute). Le plan de traitement et la stratégie de suivi doivent être mis en place le plus  le plus rapidement possible. Leurs buts sont de permettre la cicatrisation de la lésion et de retrouver un muscle indolore, souple et fort.