Neuropsychologue : au chevet de l'apprentissage et de la mémoire
La neuropsychologie est souvent peu, ou mal, connue. On pense à son utilité dans les troubles d’apprentissage de l’enfant, mais elle concerne aussi les adultes et notamment l’évaluation des pertes de mémoire chez les plus âgés (vieillissement dit « normal » ou « pathologique » dans le cadre maladies neurodégénératives).
La neuropsychologie, qu’est-ce que c’est ? C’est l’étude de la relation entre le fonctionnement du cerveau et la manière dont une personne pense, ressent et agit. Elle vise à comprendre la cognition, les émotions et les comportements, non seulement dans le développement normal, mais aussi suite à une maladie, un trouble, une lésion.
Pour les enfants
À la Clinique du Développement de l’enfant et de l’adolescent du CHR Haute Senne, la neuropsychologue travaille avec des jeunes (5-18 ans) qui présentent des difficultés d’apprentissage ou qui ont un comportement inadéquat à l’école. Elle réalise un bilan pour faire le point sur leur fonctionnement cognitif et savoir ce qui est intéressant à mettre en place, en neuropsychologie, logopédie, psychomotricité… Les tests utilisés sont liés à l’évaluation des fonctions intellectuelles, mnésiques, attentionnelles et exécutives. Les résultats sont comparés à une population générale, ce qui permet de chiffrer le fonctionnement d’un enfant/ado par rapport à la moyenne des enfants de son âge.
Chaque enfant a une prise en charge spécialisée en fonction des troubles ou faiblesses objectives dans le bilan (contrôle de l’inhibition, de l’attention…). La rééducation de base dure 15 à 20 séances, suivies par un bilan d’évolution. La priorité, c’est de redonner confiance à l’enfant et de lui donner des outils afin de l’accompagner dans son épanouissement personnel et scolaire.
Pour les adultes et les seniors
Valérie Raulier s’occupe des adultes en consultation libre ou de patients envoyés par un médecin généraliste ou spécialiste : « Nous faisons l’évaluation des fonctions cognitives afin de répondre aux questions que certains patients se posent comme « pourquoi j’oublie ? ». Les pertes de mémoire peuvent être dues notamment au vieillissement dit « normal », à une dépression (ce qui est donc réversible) ou à une autre pathologie. L’évaluation porte sur la mémoire, la concentration, l’attention, le langage, les fonctions exécutives,… afin de dégager un profil qui s’orienterait, ou non, vers une maladie dégénérative de type Alzheimer, Parkinson ou autre. Cependant, l’évaluation n’est pas accessible qu’aux personnes âgées, mais également aux personnes adultes en général puisqu’un déficit peut être lié à une cause acquise comme un traumatisme crânien ou un AVC. Suivant le profil dégagé, les résultats sont transmis au médecin traitant et/ou au médecin prescripteur. D’autres examens peuvent être envisagés ainsi qu’une rééducation neuropsychologique.»
De son côté, Deborah Coucke travaille pour l’Hôpital de Jour Gériatrique et prend en charge les patients de plus de 75 ans : « On commence par réaliser une anamnèse avec le patient (histoire des troubles), on évalue son état émotionnel (une dépression joue sur la cognition) ainsi que son comportement au domicile via un questionnaire adressé à la famille. Généralement, on fait un bilan de base dans lequel on évalue les capacités d’attention, de concentration, de mémoire, de langage, les praxies, les fonctions exécutives (résolution de problème, organisation, planification, souplesse mentale). Il arrive parfois que l’on doive aussi évaluer certaines fonctions perceptives ou motrices. »
Les résultats sont comparés à des normes (même âge, même niveau scolaire, même genre) et la neuropsychologue dégage un profil avec les forces et les faiblesses du patient. Elle le compare à des profils types : ressemble-t-il plus à une maladie d’Alzheimer, à une démence vasculaire ou fronto-temporale ? Ou bien est-ce un état dépressif ? Selon les cas, une prise en charge spécifique est possible.
En Gériatrie, tout comme en consultation neurologique ambulatoire, le médecin réunit les conclusions des différents examens (autonomie, imagerie, neuropsychologie) mais, pour poser son diagnostic, il s’appuie beaucoup sur les conclusions du neuropsychologue, parfois en complément de l’imagerie.