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Hôpital de Jour Médical : Comme un havre dans la ville...

Certains soins ne réclament pas forcément une hospitalisation. Mais ils ne peuvent pas forcément être réalisés à domicile. La solution? Passer à l’hôpital de jour médical. En toute tranquillité.Hôpital de jour médical - infirmière

Bien à l’aise dans ses nouveaux locaux, intégrés cet été, l’hôpital de jour médical est un peu comme une île, un espace un peu “à part” et pourtant intimement relié au reste de l’hôpital. Dans cette petite structure d’une quinzaine de lits (et 3
fauteuils ultra confortables, disponibles pour certains soins), sauf (rares) complications, les patients transitent tout au plus quelques heures. Et jamais la nuit. En revanche, un grand nombre d’entre eux viennent et reviennent souvent, parfois
pendant des semaines, des mois ou des années, afin de suivre leurs traitements. A force, l’équipe les connaît bien. Serait-ce l’un des éléments qui expliquent le climat convivial et chaleureux qui règne dans l’unité? Sans doute, mais pas seulement...

Un traitement, en un jour

Dans cette unité, en toute harmonie, cohabitent l’oncologie, l’hématologie, la pneumologie, la gastro-entérologie et la médecine interne. “Un de nos rôles consiste à administrer tous les traitements qui peuvent être effectués en ambulatoire, précise le Dr Alain Kentos, hématologue et présent dans cette unité un jour par semaine. Cela concerne évidemment un grand nombre de personnes atteintes de cancers qui nécessitent une médication anti-tumorales, qu’il s’agisse de chimiothérapie ou d’immunothérapie.” De fait, environ les trois quarts de nos patients reçoivent un traitement d’oncologie”, détaille Nelly Maes, une des six infirmières du service. “Cancers du sein et cancers digestifs, souvent colo-rectaux, y occupent la plus grande part”, ajoute le Dr Caterina Confente, oncologue médicale.Dr Confente - CHR Haute Senne

Par ailleurs, un certain nombre de traitements de type supportif, comme des transfusions de plaquettes ou bien d’immunoglobulines, sont également pratiqués dans l’unité. C’est également le cas pour l’administration de médications
spécifiques réservées aux patients souffrant d’une maladie de Crohn ou bien de polyarthrite rhumatoïde.

De plus, les patients peuvent bénéficier ici d’un certain nombre d’actes techniques. “Nous effectuons par exemple des ponctions médullaires qui, grâce à l’analyse du prélèvement de moëlle osseuse, permettent de diagnostiquer ou d’exclure des leucémies aigües, des myélodysphasies, des myélomes ou d’autres maladies de sang“, détaille le Dr Alain Kentos.

L’unité a également pour mission de poser bilans et mises au point. Elle peut ainsi répondre aux demandes d’avis de confrères, ce qui en fait un maillon important dans la chaîne des soins globaux proposés par le CHR. Pour toutes ces tâches, le principe de l’hôpital de jour médical reste cependant le même : sauf situation d’urgence ou complication lors d’une thérapie, la personne retrouve, dans la journée, son domicile.

Sur le papier, une telle disposition peut paraître simple ou évidente. En réalité, pour être possible, elle suppose une organisation efficace et un suivi au plus proche du patient, le tout dans une optique permanente de gain de temps. “En fait, un certain nombre d’examens médicaux ou techniques sont réalisés à Soignies bien plus rapidement que dans bon nombre de ‘grosses’ structures, souligne le Dr Alain Kentos. Or, en hématologie, par exemple, gagner du temps est souvent une préoccupation
essentielle. Ainsi, pour un patient qui présente une forte suspicion de lymphome, il importe de bénéficier d’une réponse rapide. Elle permet soit de lever les inquiétudes, soit d’entamer les traitements au plus vite....”

Une collaboration instaurée avec l’hôpital de Jolimont en oncologie et en hématologie contribue également à proposer une prise en charge efficace et rapide. En effet, Soignies ne peut répondre à tous les besoins des patients, par exemple lorsqu’ils nécessitent l’apport de techniques non disponibles au CHR (FDG-Pet Scan ou IRM, par exemple), ou bien des soins très spécifiques. Parfois, il s’avère également nécessaire de demander un avis dans un hôpital universitaire mais
cet éventuel “relais” n’exclut pas de revenir ensuite poursuivre leur traitement ambulatoire à Soignies.

Autre point non négligeable : l’implication de toute l’équipe fait probablement la différence  en terme d’efficacité de l’unité du CHR. A cet égard, les médecins de l’unité ne tarissent pas d’éloges sur un personnel qualifié, motivé, compétent et... sympathique. Cette dernière qualité semble également contribuer à “l’ambiance” du service, tout comme à “la confiance qu’on peut y ressentir”, ajoute le Dr Kentos.

Small is beautifulDr Kentos - CHR

Alors, la petite taille du service ne présenterait-elle que des avantages ? En tout cas, si cette caractéristique devait être porteuse d’inconvénients, le service a su habilement s’en prémunir. “Nous ne faisons pas tout, mais nous faisons beaucoup
et, ce que nous faisons, nous le faisons bien”, assure le Dr Caterina Confente, en se moquant un peu de son titre de chef de service, guère nécessaire, jure-t-elle, quand on travaille dans une unité qui fonctionne et communique bien.

“Notre but consiste à continuer à faire de la  bonne médecine, tout en restant arrimés à des objectifs de qualité sur un plan scientifique, technique (y compris à travers des techniques infirmières), ou pour nos appareillages”, précise-t-elle sereinement. Quant au côté “relationnel” avec les patients, il est loin d’être secondaire. Et pas seulement parce que le service compte des patients qui sont souvent “de vieux habitués”. “Dans une spécialité comme l’oncologie, nous savons, dès le début, que
nous ne pourrons pas guérir tout le monde. Mais nous savons, aussi, qu’ici, nous n’abandonnerons pas nos patients et que nous pourrons leur proposer et organiser pour eux, jusqu’au bout, des soins palliatifs en collaboration avec l’équipe des psychologues, diététiciens”, … ajoute le Dr Caterina Confente.

C’est, aussi, pour cette relation sur le long terme avec les personnes atteintes de cancer, que le Dr Sarah Lejeune a choisi cette spécialisation. “A Soignies, la prise en charge rapide, efficace et dynamique de chaque patient représente un plus”, assuret-
elle, en insistant aussitôt sur le côté “service à taille humaine” que l’on rencontre ici.

Un hasard ? Les médecins consultants dans l’hôpital médical de jour, et qui parfois ne viennent sur place qu’une demi-journée par semaine, sont toujours joignables pour les patients de Soignies. De même, - sans que cela lui paraisse “étonnant”-, Nelly Maes explique qu’afin d’assurer la continuité des soins, les infirmières n’hésitent pas à reculer l’heure de fermeture de l’unité (17H30). Aucun souci : la secrétaire, Sylvie Cordier, aura assuré la prise de rendez-vous ultérieur avec sa bonne humeur coutumière.

Pascale Gruber